Au pied du mur

La voie sans voie nous met au pied du mur. Ici, nous devrions nous demander quel homme, quelle femme sommes-nous devenus ? Allons-nous encore défendre un personnage et une histoire légendaires ? Allons-nous enfin reconnaître qu’il n’y a rien d’autre que ce seul instant qu’il nous reste ? Tout le vécu a disparu. Cela n’est plus que des souvenirs, des pensées avec lesquelles il n’y a rien à négocier.
N’allons-nous pas reconnaître qu’en fait nous sommes parfaitement libres depuis toujours ? C’est d’avoir construit mentalement un récit de notre vie qui en a fait un mythe, l’aventure à laquelle nous nous identifions. En réalité, depuis le début, systématiquement, chaque pas de notre course s’est épuisé. Pouvons-nous admettre que nous n’avons jamais détenu que la Présence actuelle ? Elle seule persiste véritablement. Elle est l’Espace éternel en lequel nous nous mouvons sans l’altérer ni jamais nous en écarter.

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