Se prendre à son jeu
La voie sans voie n’est pas accomplie parce que le concept auquel nous sommes associés, à travers notre “personnage”, n’est pas réellement identifié ni invalidé. Nous croyons en l’idée que nous sommes “particuliers”, alors que nous existons au même titre que tout le reste. Rien ni personne n’est à part. La redéfinition que nous faisons de nous-mêmes est sans valeur. Si tout le monde prétend qu’il est spécial ; personne ne l’est ! Ce n’est pas d’apposer une étiquette sur quelque chose ou quelqu’un qui le valide. Tout existe indépendamment du nom et de la définition que nous lui associons.
À l’instar d’un comédien sur une scène de théâtre, nous voulons croire au personnage que nous interprétons. Pourtant, il ne représente qu’un jeu factice. L’idée de nous-mêmes ne nous rend pas plus vrais que tout le reste. Elle ne nous apporte aucune valeur particulière. Il ne s’agit que d’une projection. Tout ce qui compose le monde détient la même vérité. Nos qualifications ne sont qu’abstraites, subjectives et péremptoires. Elles ne sont pas le sujet en question. Ce n’est que la conception associée, qui à la fois nous fait valoir et nous autorise à nier la simple vérité.